Est-on réellement obligé de se coltiner ça? Depuis une bonne décennie, les sorciers de studio américains ont bouleversé la donne en matière de production musicale, influençant durablement non seulement leurs genres de prédilection, le hip hop et le R&B, mais aussi plus globalement l'ensemble de la planète pop. Timbaland, The Neptunes, DJ Premier, Madlib et consorts ont donné de sérieux coups de pieds au cul à l'industrie musicale, bouleversant les canons du genre et gommant pour de bon la barrière entre mainstream et underground. Et puis, et puis... Eh ben un truc semble s'être cassé en route, puisque une dangereuse tendance se fait actuellement jour des les charts US, l'utilisation abusives d'atroces samples de tubes eurotrance et eurodance des 90's. Le principe est assez simple: récupérer des arpèges de synthé crispants et les poser en boucle sur une rythmique Dirty South. On en est au degré 0 de la création et de la production mais au degré 100 du cassage de burnes en règle. Say Yeah de Wiz Khalifa, que l'on doit à un certain Johnny Juliano (un neveu de Tony Soprano?), est même en celà un cas d'école. Le sample de cette bouse de Better Off Alone d'Alice Deejay (j'avais même oublié le nom de ces malfaisants) est tellement exaspérant et colle tellement à la tête que l'on a l'impression d'écouter une sonnerie de portable durant plus de 3 minutes. Mais putain y'a pas un enculé qui va se décider à décrocher ce putain de merde de téléphone!!! Et je sais ce que vous allez me dire: tu est trop vieux, si tu as plus de 15 ans tu ne peux pas comprendre et gnagnagan et gnagnagna. Mais merde à 15 ans j'écoutais EPMD, Eric B & Rakim, Public Ennemy, NWA et De La Soul!!! Y a quand même une nuance de taille avec Wiz Khalifa!!! Alors toi le jeune, qui s'apprête à télécharger Wiz Khalifa pour en faire une sonnerie pour ton portable, apprend qu'Alice Deejay était le fruit du cerveau malade d'une bande de Bataves blafards aux noms imprononçables et grotesques (Alice Pronk, Sebastiaan Molijn, Eelke Kalberg, DJ Jurgen, Dennis van den Driesschen , Wessel van Diepen, Pronti et Kalmani), qui s'en sont mis plein les fouilles avec leur tube pourri, écoulé à plusieurs millions d'exemplaire et martelé en boucle dans les boîtes les plus ringardes de l'hexagone (il me semble l'avoir entendu au Macumba de Saint Julien en Genevois et à la Mare au Diable d'Hérouville Saint Clair). Tous sont maintenant devenus des has-been quadragénaires bedonnants et il ne serait pas opportun de les enrichir plus avant.
Based on an annoying sample of Alice Deejay, Say Yeah is the absolute proof that something is going wrong in hip hop. Jay Dee please come back !!!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire