samedi 28 mars 2009

Robin Thicke - Something Else (Star Trak/Interscope - 2008)

Ma chronique du dernier album de Robin Thicke m'a valu ce mail de félicitations de Blogger:

"Blogger has been notified, according to the terms of the Digital Millennium Copyright Act (DMCA), that certain content in your blog infringes upon the copyrights of others. The URL(s) of the allegedly infringing post(s) may be found at the end of this message. The notice that we received from the International Federation of the Phonographic Industry (IFPI) and the record companies it represents, with any personally identifying information removed, will be posted online by a service called Chilling Effects at http://www.chillingeffects.org. We do this in accordance with the Digital Millennium Copyright Act (DMCA). Please note that it may take Chilling Effects up to several weeks to post the notice online at the link provided. The IFPI is a trade association that represents over 1,400 major and independent record companies in the US and internationally who create, manufacture and distribute sound recordings (the "IFPI Represented Companies"). The DMCA is a United States copyright law that provides guidelines for online service provider liability in case of copyright infringement. We are in the process of removing from our servers the links that allegedly infringe upon the copyrights of others. If we did not do so, we would be subject to a claim of copyright infringement, regardless of its merits. See http://www.educause.edu/Browse/645?PARENT_ID=254 for more information about the DMCA, and see http://www.google.com/dmca.html for the process that Blogger requires in order to make a DMCA complaint. Blogger can reinstate these posts upon receipt of a counter notification pursuant to sections 512(g)(2) and 3) of the DMCA. For more information about the requirements of a counter notification and a link to a sample counter notification, see http://www.google.com/dmca.html#counter. Please note that repeated violations to our Terms of Service may result in further remedial action taken against your Blogger account. If you have legal questions about this notification, you should retain your own legal counsel. If you have any other questions about this notification, please let us know. Sincerely, The Blogger Team Affected URLs: http://zorbalebreak.blogspot.com/2009/01/robin-thicke-something-else-star.html"

Voilà, je crois, le genre même d'absurdité (tous les disques chroniqués dans ce blog ont été légalement acheté en magasin et sont là pour inciter mes quelques lecteurs à faire de même) que nous réserve le futur avec la loi HADOPI: un internet balayé aveuglément par les robots automatiques d'ayants-droits paranos, paniqués et aigris par la perte de maîtrise d'un modèle économique obsolète. Il est quand même amusant de recevoir ce genre de mail pour avoir parlé en bien d'un produit et non pour l'avoir téléchargé sauvagement de façon illégale. Et pendant que l'IFPI claque du pognon pour faire effacer le post d'un obscur blogueur français (franchement, j'aimerais connaître le coût nominal d'envoi de ce mail), elle n'a toujours trouvé aucune idée innovante pour se sortir de la merde. Faut-il en rire ou en pleurer? Mais bon rassure-toi Robin, je continuerais à acheter tes disques.

Rev. Shines - Mass Education For Your Ears (Mass Corporation - 2007)

Mass Education For Your Ears peut être opportunément qualifié d'album de breaks. Rev. Shines a soigneusement consulté les samples crédités dans les notes de pochettes de ses albums de hip hop favori, a déniché les morceaux originaux et nous livre avec le tout cette parfaite mixtape: ça balançe, ça swingue, ça soul et jamais ça ne saoule. Les plus acharnés des crate-diggers ou des trainspotters joueront au grand jeu du blind test et tenteront de retrouver le nom des classiques ayant inspiré ce mix (le jeu consiste à retrouver le samplé ET le sampleur, avec le noms des morceaux et des albums bien sûr, l'année de sortie pouvant être utilement exigée en fonction du niveau des joueurs). Pour ma part, si au moins 50% des morceaux me font effectivement penser à quelque chose (mais putain, où est-ce que j'ai déjà entendu ça?), j'ai eu la flemme de faire le job pour vous en explorant mes skeuds et mp3. Il me semble juste que les amateurs d'A Tribe Called Quest, Black Sheep, Common, Pete Rock ou du Wu Tang Clan ne seront pas deçus, d'autant que Rev. Shines glisse quelques indices dans le nom des morceaux (Tribal Era, Sheepish, Quannum Leap, etc.). Il faut dire aussi que j'étais pas mal occupé à tout simplement écouter cette tape, absolument parfaite dans le genre.

NB: Pour les amateurs, une visite sur le site de Mass Corporation s'impose, tant les trésors à charger pour votre IPod y sont nombreux: http://masscorporation.com/

Rev. Shines - Tribal Era

This breaks mixtape is just perfect: Rev. Shines digged in his hip hop collection, collected the names of the samples, found the original records and mixed it up with his little magic fingers. Brilliant work.

vendredi 27 mars 2009

Flora Purim - Carry On (Warner - 1979)

Carry On est le genre même de l'album inclassable, qui rend absolument vain à l'avance toute tentative de classification de la musique par genre et est, de par ce simple fait, définitivement indémodable. Produit par George Duke, Carry On n'est donc pas vraiment un disque de jazz funk, encore moins un disque de MPB ou de pop. Mais en fait un peu tout cela à la fois en faît. La production et l'écriture peuvent s'y montrer tour à tour furieusement avant-gardiste (Sarara, composé par Gilberto Gil dans un style tropicaliste/reggae/ punk funk), nous propulser sur le dance floor de feu les soirées Dingwall avec Gilles Peterson ou Patrick Forge aux platines (le classique absolu From the Lonely Afternoon, le très Earth Wind And Fire Carry On), revenir à de délicates ballades entre folk et bossa acoustique (Niura Is Coming Back, Once I Run Away) ou flirter avec la MPB et ses synthès un peu cheap (Beijo Partido). Tout n'est pas forcément bon, mais absolument rien n'est inintéressant. Là où beaucoup d'albums de jazz, surtout vocal, peuvent s'avérer inoffensifs à l'écoute, Flora Purim, avec sa voix de Minnie Riperton féline et ses petits cris , nous oblige à l'écouter.

Flora Purim - From The Lonely Afternoon

Flora Purim is what you can call an avant-garde singer, far away from a brasilian MPB diva. In Carry On, she successfully flirt with jazz, funk, disco, pop, bossa and MPB with an equal talent. So much that it is just impossible to classify this album produced by George Duke: nowhere, everywhere and definitely in a basket named " classic".

mercredi 25 mars 2009

Du Rififi Au Ciné - Bandes Originales De Polars Des Années 50-60 (Playtime/FGL - 1999)

Ne vous laissez pas abuser par le titre bien franchouillard et l'imitation cheap de couverture de série noire qui sert de pochette. Si les Gabin, Ventura, Blier et Belmondo qui y figurent en bonne place enchantèrent nos dimanches soirs de gamin, les bandes originales de leurs films sont parmi les meilleures composées pour le cinéma français. Emmenées essentiellement par la sainte trinité de la B.O. française qui tue, j'ai nommé Michel Magne, Georges Delerue et Michel Legrand, les thèmes de Touchez Pas Au Grisbi, Mélodie En Sous Sol, Razzia Sur La Chnouf ou autre Classe Tous Risques fournissent leur lot de jazz classieux ou de breaks qui tuent . Il ne manque en fait au palmarès de ce disque que François de Roubaix. Les collectionneurs ou amateurs éclairés bouderont cette compilation, assez pédagogique et loin d'être exhaustive, mais les autres auraient tort de faire la fine bouche, d'autant que l'on y trouve aussi, parmi les thèmes des grands classiques, quelques titres moins connus ou alors composés par seconds couteaux non moins talentueux (Jean Wiener, Marc Lanjean ou encore Jo Boyer et Eddie Barclay). Chose curieuse, à la même époque, un phénomène similaire avait lieu en Italie, où des films plus ou moins bons ont permis à des génies musicaux d'éclore (Morricone, Umiliani, Rota and co).

Michel Magne - Hymne A L'Argent

This CD is a compilation of soundtracks of famous French detective movies of the 50's and 60's. Those movies are still pretty popular in France but hardly known outside, often for a good reason: they were not that good and the actors were a bit chauvinistic. But the soundtracks are really outstanding and made by some of the greatest comtemporary French music composers: Michel Magne, Georges Delerue and Michel Legrand.

mardi 24 mars 2009

Merger - Exiles Ina Babylon (Makasound - 1977)

Je tiens à tirer respectueusement mon chapeau à Makasound, petit label français qui s'évertue, alors que le bon sens leur recommanderait d'ouvrir plutôt une parapharmacie, de dénicher et publier des pépites oubliées du reggae. Mine de rien, Makasound n'a désormais plus rien à envier aux cadors anglais de la réédition, les Pressure Sounds, Blood & Fire ou Auralux. Groupe britannique resté confidentiel, Merger enregistra en deux soirées seulement Exiles Ina Babylon. Si on peut indéniablement raccrocher Merger au reggae roots, Exiles Ina Babylon voit lui beaucoup plus loin et constitue un bel exemple de ce que peut produire le reggae européen, fidèle aux canons jamaïcains du genre pour mieux l'enrichir d'un tas d'autres influences, héritées des différentes diasporas immigrées. L'Afrique de l'Ouest n'est ainsi jamais très loin (la guitare acoustique d'Understanding) tandis que l'effort mélodique renvoie autant à la soul qu'à la scène rock et pop britannique de l'époque. Réalisé par un groupe au sommet de son art, Exiles Ina Babylon est d'autant plus singulier que Merger ne sût jamais rééditer son exploit. Les deux morceaux bonus du disque, Rebel et Freedom Fighters, enregistrés en Jamaïque aux studios Harry J, l'ont ainsi été dans le plus pur respect de l'orthodoxie roots.

Merger - 77

The small French label Makasound did it again: they digged this absolutely beautiful but forgoten british reggae gem, Exiles Ina Babylon, by Merger. Merger on lasts two years but the two days they spent to record this album were two days of magical inspiration.

dimanche 22 mars 2009

Ludacris - Theater Of The Mind (Disturbing Tha Peace/Def Jam - 2008)

Christopher Brian Bridges, alias Ludacris, a tout réussi, ou presque, sur l'échelle de la réussite hip hop bling bling. D'abord simple animateur radio, il est signé sur Def Jam en 2000 et s'est depuis fait des coucougnettes en or en engrangeant les tubes platinés, se forgeant une image de rappeur sympa, marrant et doué. Ce charisme l'a très vite propulsé sous les feux de la rampe hollywoodiens, Luda enchaînant les tournages, surtout dans des navetons à gros budgets. Mais bon, tout cela ne suffit pas à notre homme, qui ne s'estime pas reconnu à sa juste valeur par ses pairs et les amateurs de hip hop. Loin de se contenter de son image d'un rigolo doué du micro, Ludacris se rêve l'égal d'un Rakim ou d'un Biggie Small et de marquer l'histoire du hip hop par son flow et ses textes autant que par ses ventes. Theater Of The Mind transpire de cette ambition par tous les pores. Seul problème, sans doute tenaillé par la peur d'un échec qui remettrait en cause son côté bankable, Ludacris ne prend aucun risque et s'invente un nouveau style, le rappeur Benetton, qui réserve un morceau pour chaque segment d'un public hip hop uniquement perçu comme un assemblage de niches à conquérir. Les gonzesses et les radios en ont donc droit à des featurings de T-Pain, Chris Brown, Plies ou Jamie Foxx. Les gangsters sont eux abordés grâce au concours de T.I., Lil Wayne, The Game ou Rick Ross. Quant aux backpackers, Ludacris compte sur une prod de Primo (MVP) et une autre de 9th Wonder (Do The Right Thang) pour se faire une place dans leurs IPod. Et histoire de cimenter son statut, Ludacris se paie les services des meilleurs rappeurs actuels (Nas, Jay-Z et Common) pour des featurings de luxe, histoire de démontrer qu'il en a une aussi grosse qu'eux et qu'il en faut plus pour le déstabiliser. Faire appel à The Runners, Don Cannon, les Track Masters, Streerunner, Rodney "Darkchild" Jerkins, Swizz Beatz, Scott Storch pour ses productions, c'est l'assurance d'avoir un album gavé jusqu'à la gueule de tubes, mais aussi formaté qu'un épidsode de Dr House. C'est séduisant, on s'y laisse prendre, mais on l'oublie aussitôt. Dommage pour Luda, mais le hip hop est comme un sport extrême: sans prise de risque minimum, on n'arrive à rien. Theater Of Mind ne sera pas ce grand album malade qu'on aurait pu attendre de lui.

Ludacris - MVP

With an all stars cast of producers and featurings, Theater Of The Mind was supposed to consolidate Ludacris print in hip hop. Unfortunately, by avoiding to take any risks, Ludacris stormed undoubtely the charts but certainly not hip hop history.

jeudi 19 mars 2009

Dub Attack (Attack Records - 2008)

Longtemps pourvoyeur de prix ahurissant, y compris en CD, le marché des rééditions des incunables reggae semble être devenu plus raisonnable. La preuve avec ce coffret, Dub Attack, qui, pour une poignée d'euros, permet d'acquérir trois excellents albums de dub jamaicains des 70's, dont au moins un chef-d'oeuvre certifié du genre, Agrovators Meets The Revolutioners At Channel 1 Studios. Jam session instrumentale réalisée en 1977 sous la houlette de Bunny Lee, Agrovators Meets The Revolutioners At Channel 1 Studios réunit la crême de la crême des musiciens de studio de l'époque, même si la liste des noms crédités sur la pochette varie en fonction des éditions!! Pour cette version sont donc nommés Robbie Shakespeare, Lloyd Parks, Carlton Davis, Sly Dunbar, Earl Smith, Johnnie Clarke, Jackie Mitto, Ansel Collins ou encore Tommy McCook!!! Cette incongruité n'est pas forcément étonnante, les membres des Agrovators et des Revolutioners variant souvent d'un enregistrement à l'autre. D'ailleurs, l'ortographe même de l'album varie en fonction des éditions. Sur le All Music Guide, il peut être trouvé chroniqué sous le nom de Aggrovators Meets The Revolutionaries At Channel One. Les spécialistes du reggae s'amuseront à identifier les morceaux sur lesquels les pistes instrumentales du disque ont été recyclées.

The Aggrovators Meet The Revolutionaries - The Conqueror

Produit aussi par Bunny Lee et enregistré dans les studios de King Tubby, Rasta Dub'76 reste interprété par The Aggrovators. Le dub y demeure donc à forte essence et dominante mélodique, reposant autant sur les talents de l'ingénieur du son (King Tubby ?) que sur la dextérité et l'inspiration hors pair des musiciens. Two Face Rasta Dub se distingue du lot par la présence de vocaux (je cherche encore qui chante sur cet excellent morceau).

The Aggrovators - Two Face Rasta Dub


Le troisième disque, Dub War, s'inscrit lui dans la très commerciale recette des clashes de soundsystems et est aussi un peu plus récent (1981). Le son s'y fait plus âpre, plus brutal, plus hypnotique: la batterie cogne fort tandis que la basse gronde, les lignes mélodies étant évacuées en arrière plan. Disque séminal, Dub War est souvent cité par la scène dubstep comme une influence importante.

Coxsone - Coxsone Feel This One

This 3 CD package is a bargain!!! For a cheap price you have three certified dub masterpieces of the 70's, all produced by Bunny Lee, mixed at King Tubby's studio by the master himself or Scientist and interpreted by the cream of the crop of the reggae studio musicians of the time.

dimanche 15 mars 2009

Dave Pike - Jazz For The Jet Set (Atlantic - 1966)

Dave Pike est un joueur de vibraphone surtout connu dans le milieu des amateurs éclairés de jazz, qui n'a jamais eu, par exemple, la carrière d'un Roy Ayers. Il faut dire que l'instrument dans lequel il excèle est pas forcément ce qu'il y a de plus sexy et grand public pour accèder à la renommée, à part peut-être dans les musiques latines. Jazz For The Jet Set voit pourtant Dave Pike délaisser son vibraphone fétiche pour le marimba et partager l'instrumentation des mélodies avec Herbie Hancock, qui préfére lui, à son piano de l'époque, un orgue électrique. Là, j'avoue, ça devient un peu complexe, d'autant que la pochette du disque peut faire à priori craindre le pire. Un boudin de seconde main en tenue d'hôtesse de l'air de Braniff International Airlines dessinée par Pucci, la tête dans un bocal, de sémillantes bottines vertes, le titre même de l'album, Jazz For The Jet Set: tous les ingrédients du projet easy-listening sont réunis. Et pourtant... Si Herbie Mann, qui produit l'album, Dave Pike et Herbie Hancock trempent leur jazz dans la soul, le boogaloo et la pop des charts de l'époque, celà n'en fait pas pour autant des disciples de Herb Alpert (celà est d'ailleurs écrit avec le plus grand respect pour Herb Alpert et son Tijuana Brass Orchestra). Les solos, le toucher de batterie, l'incorporation des cuivres, la construction et la dynamique même des morceaux le prouvent: on est en territoire jazz, loin de la guimauve et de la chantilly, pas si loin en fait de ce qu'Herbie Hancock sortait sur Blue Note (Cantaloupe Island, etc.) à la même époque. Le morceau Blind Man Blind Man qu'il a écrit pour l'album est d'ailleurs exactement dans de la même facture. Bref, tout bien consideré, l'ami Dave Pike semble s'être quand même un tout petit peu fait piquer la vedette sur son propre album...

Dave Pike - Blind Man Blind Man

In Jazz For The Jet Set, Dave Pike plays marimba instead of vibraphone and Herbie Hancock plays organ instead of piano. Produced by Herbie Mann, the tracks are clearly influenced by the pop, boogaloo and soul records of the time but avoid falling into the easy listening trap, which is not obvious if you consider only the cover.

samedi 14 mars 2009

Amp Fiddler/Sly & Robbie - Inspiration Information (Strut - 2008)

Nouvelle série du label Strut, surtout connu pour ses compilations, post punk ou italo disco (dont l'excellente série Disco Not Disco), Inspiration Information consiste à réunir artistes actuels et leurs héros de toujours pour une jam session. Le premier volume réuni donc la merveille nu soul de Detroit, Amp Fiddler, et Sly & Robbie, le duo rythmique le plus câpé de Jamaïque, mais aussi redoutables requins de studio de leur état. Enregistré en deux jours à Kingston, le résultat, est vivant, spontané, et sacrément réussi, permettant de découvrir les compositions d'Amp Fiddler sous un côté un peu brut, moins produit, échappant ainsi au côté parfois un peu aseptisé que peut avoir la nu soul. Grâce aux subtiles piqûres reggae des bons docteurs Sly Dunbar et Robbie Shakespeare, I Believe In You, morceau phare du premier album d'Amp Fiddler, Waltz Of A Ghetto Fly, reprend une nouvelle vie, tandis que le prophétique Paint The White House Black de Georges Clinton est repris mais avec des arrangements complétement différents sous le nom de Blackhouse. Visiblement, les trois compères se sont trouvés, ont pris un sacré pied à travailler ensemble et ce sont nos oreilles qui en redemandent.

Amp Fiddler/Sly & Robbie - I Believe In You

Amp Fiddler went to Jamaica for a two days jam session with reggae legends Sly Dunbar & Robbie Shakespeare. The result is pretty amazing, the various talents being demultiplicated by their union. Inspiration Information is a really good nu soul album, with infectious reggae twists.

dimanche 8 mars 2009

Jazz Bizniz 2 - Deep Jazz, Raw Soul, Afro/Latin Boogie (Counterpoint - 2000)

Il y a des musiques parfaites pour les dimanches après-midi. Qui semblent avoir été uniquement composées pour se la couler douce au chaud tandis que la pluie qui tombe associée à une flemme aigüe rendent vaines à l'avance toute idée de sortie. A force, 19h arrive et on se dit "eh merde, déjà 19h, je n'aurais rien foutu aujourd'hui et il faut encore que j'arrose mes plantes et que je repasse des chemises". Summer Love de Billy Wright fournit la bande sonore idéale à ces après-midi palpitants. Dans l'histoire, il y a deux Billy Wright. Le plus connu était arrière latéral à Wolverhampton et fût à plusieurs reprises capitaine de l'équipe de foot d'Angleterre. Ce n'est donc pas lui qui nous intéresse aujourd'hui. Le second Billy Wright était un second couteau du jazz et du blues américain. Et c'est bien lui, cette fois, qui a composé et enregistré Summer Love en 1982, un pied dans le jazz et l'autre dans le disco, avec Eldee Young à la basse et Corky McCerkin au piano. Tout à fait le genre de morceau que joue Gilles Peterson dans son émission radio Worldwide sauf que là cette compilation est signée Russ Dewbury & Jake Behnin, vieux routiers des nuits jazz/acid jazz de Brighton.

Billy Wright - Summer Love

It is not summer time but Summer Love, by Billy Wright, the hilight of this cool jazzy Gilles Peterson like compilation, is perfect to chill on sunday afternoon when you just don't feel doing anything.

samedi 7 mars 2009

Q-Tip - The Renaissance (Universal Motown - 2008)

J'ai mis un sacré bout de temps à oser écouter ce disque, le laissant reposer en paix à côté des mes enceintes. La faute à Q-Tip aussi. Un album solo de Q-Tip, c'est l'équivalent d'un album solo de John Lennon pour un fan des Beatles. Sauf que là je suis suffisamment grand pour vivre en direct la légende. Et ça, on l'a peut-être un peu vite oublié. A Tribe Called Quest fût sans le sinon l'un des plus grand groupe de l'histoire de la musique pop en général, avec 5 chefs-d'oeuvre au compteur, soit la totalité de leur discographie: People Instinctive Travels And The Paths Of Rythm (1990), The Low End Theory (1991), Midnight Marauders (1993), Beats, Rhymes And Life (1996) et The Love Movement (1998). Du coup, lorsque le groupe a éclaté, j'ai suivi un peu inquiet leurs différentes aventures solo, toutes honorables, loin d'atteindre le niveau de leur splendeur passée et de toute façon pas forcément bien accueillies par leurs labels respectifs. Q-Tip, lui-même, vit plusieurs de ses projets refusés par plusieurs directeurs artistiques aux oreilles bouchées et a plutôt galéré pendant près de 10 ans jusqu'à cet an de grâce 2008, au cours duquel le miracle est arrivé: The Renaissance est sans doute l'un des meilleurs albums de hip hop des années 2000 avec un Q-Tip au sommet de son art, que ce soit en tant que producteur ou rappeur. En tant que producteur unique (à l'exception de Move, signé J. Dilla), sans inventer radicalement de nouvelles formes, il parvient à transcender ce qu'il sait faire de mieux: un soin important apporté au renouvellement des ryhthmiques, une construction délicate des morceaux avec une sélection habile et discrète de samples soul et des refrains accrocheurs s'inscrivant immédiatement dans la mémoire collective. S'appuyant sur quelques invités de luxe (Raphael Saadiq, Amanda Diva, Norah Jones, le revenant D'Angelo), Q-Tip le rappeur parvient à recréer la magie d'antan: son timbre nasillard et sa cadence sont intacts, alternant acrobaties verbales (Dance On Glass), commentaires sociaux, réflexions sur les relations entre hommes et femmes (Manwomanboogie) et ode à Obama (Shaka).

Q-Tip - Gettin' Up

After nearly ten years of label drama and several projects shelved by deaf AR's, Q-Tip reinvent himself at his best with The Renaissance, which is closed in quality to what A Tribe Called Quest was doing.

vendredi 6 mars 2009

Dee Dee Bridgewater - Dee Dee Bridgewater (Atlantic - 1976)

Dee Dee Bridgewater est une diva du jazz vocal. Mais ses débuts soul méritent réellement d'être explorés et reconsidérés, notamment ce très bel album de 1976, dont la pochette s'orne d'une magnifique photo en noir et blanc du visage de la chanteuse. Cette pochette est un peu la quintessence de celle d'un bon album de soul, dont la contemplation et la lecture des crédits seuls vont saliver à l'avance le festin sonore qui attend. Tomber sur ce disque par hasard dans les bacs d'un vrai disquaire procure un sentiment de plaisir que ne pourront jamais ressentir les adeptes de la numérisation et de la virtualisation totale. Enregistré entre les studios Muscle Shoals et New York, Dee Dee Bridgwater se promène entre disco (correct sans plus), ballades deep soul et morceaux midtempo, de loin le point fort de l'album. A ce titre, He's Gone est une petite merveille. Après un break d'introduction d'une minute des plus samplable, la voix apparaît, accompagnée de cordes d'abord en sourdine puis de plus en plus fortes et présentes au fur et à mesure que s'annonce le refrain. Véritable montagne russe d'allégresse, le morceau retombe tout de suite après pour être rehaussé en milieu de parcours par d'impeccables envolées de cuivres et se terminer dans une apothéose de choeurs et de cordes. Pour l'anecdote, une autre piste, My Lonely Room a été samplé par Alchemist pour It's Ours de Maylay Sparks.

Dee Dee Bridgewater - He's Gone


Another gem from Dee Dee Bridgewater, whose early soul discography largely deserves to be rediscovered.

lundi 2 mars 2009

Femmes & Gentlemen de Paris (FGL - 2008)

Longtemps épuisée et uniquement disponible en import à un prix prohibitif, la série culte des Femmes de Paris bénéficie enfin d'une réédition sous forme de coffret, additionnée d'un volume supplémentaire, Gentlemen De Paris. Il en était plus que temps, d'autant que j'avais fini par me résoudre, à l'insu de mon plein grès, à charger sauvagement les 4 disques grâce aux bons soins du Dr Soulseek. Au menu, donc, environ 80 perles pop plus ou moins connues des 60's françaises, avec un soin particulier déployé pour exclure les grands noms au profit des gagnes-petit, des lampistes, des sans-grades et tous les oubliés des yéyés. Alors certes, quelques noms sont familiers mais pour les Marie Laforêt, Jacqueline Taieb, Brigitte Bardot, Zouzou, Stone ou Petula Clark, combien de demoiselles interchangeables réduites à leur simple prénom, les Adèle, Elisabeth, Cleo, Stella, Patricia, Cosette, Eileen, Violaine, Jocelyne, Elizabeth, Olivia, Clothilde, Evy, Maryrene, Cherie dont l'unique 45t doit aujourd'hui être encadré au-dessus de la cheminée entre une photo prise au Golf Drouot et un autographe de Johnny, uniques témoins d'une carrière avortée dans la chanson. Pour le reste, les oreilles rivées vers le swinging london, les producteurs leur ont construit de somptueuses cathédrales pop et psyché, faisant donner ici les cordes ou là les pédales fuzz.

Jacqueline Taieb - 7 Heures Du Matin

Si les filles sont parfois proches de sombrer dans le kitsch et la guimauve, les garçons eux ont le plus souvent les deux pieds dans le garage ou le portnawak sous forte influence psychotrope, avant de se rattraper in extremis et comme par miracle aux branches de morceaux solidement charpentés. Meilleur exemple avec la version impeccable par Gainsbarre et Brialy de Boomerang. Si la direction vocale y change au moins 5 fois de style en 2 minutes 54, la rythmique, le grain de la basse et les cordes consolident au contraire la chanson avec toute la rigueur d'un métronome suisse euphorisant, empêchant par là même le boomerang de revenir en pleine poire pour se poser en douceur au panthéon de la pop.

Jean-Claude Brialy & Serge Gainsbourg - Boomerang

There was a French Touch in pop in the 60's, whose undiscovered gems are compiled on this 4 cds collection. Largely influenced by the Swinging London sound of the era (orchestrated and psychedelic pop), this scene, with its genuine and original French sensibility, deserves to be discovered, even (and especially) by non French speaking ears.