dimanche 15 mars 2009

Dave Pike - Jazz For The Jet Set (Atlantic - 1966)

Dave Pike est un joueur de vibraphone surtout connu dans le milieu des amateurs éclairés de jazz, qui n'a jamais eu, par exemple, la carrière d'un Roy Ayers. Il faut dire que l'instrument dans lequel il excèle est pas forcément ce qu'il y a de plus sexy et grand public pour accèder à la renommée, à part peut-être dans les musiques latines. Jazz For The Jet Set voit pourtant Dave Pike délaisser son vibraphone fétiche pour le marimba et partager l'instrumentation des mélodies avec Herbie Hancock, qui préfére lui, à son piano de l'époque, un orgue électrique. Là, j'avoue, ça devient un peu complexe, d'autant que la pochette du disque peut faire à priori craindre le pire. Un boudin de seconde main en tenue d'hôtesse de l'air de Braniff International Airlines dessinée par Pucci, la tête dans un bocal, de sémillantes bottines vertes, le titre même de l'album, Jazz For The Jet Set: tous les ingrédients du projet easy-listening sont réunis. Et pourtant... Si Herbie Mann, qui produit l'album, Dave Pike et Herbie Hancock trempent leur jazz dans la soul, le boogaloo et la pop des charts de l'époque, celà n'en fait pas pour autant des disciples de Herb Alpert (celà est d'ailleurs écrit avec le plus grand respect pour Herb Alpert et son Tijuana Brass Orchestra). Les solos, le toucher de batterie, l'incorporation des cuivres, la construction et la dynamique même des morceaux le prouvent: on est en territoire jazz, loin de la guimauve et de la chantilly, pas si loin en fait de ce qu'Herbie Hancock sortait sur Blue Note (Cantaloupe Island, etc.) à la même époque. Le morceau Blind Man Blind Man qu'il a écrit pour l'album est d'ailleurs exactement dans de la même facture. Bref, tout bien consideré, l'ami Dave Pike semble s'être quand même un tout petit peu fait piquer la vedette sur son propre album...

Dave Pike - Blind Man Blind Man

In Jazz For The Jet Set, Dave Pike plays marimba instead of vibraphone and Herbie Hancock plays organ instead of piano. Produced by Herbie Mann, the tracks are clearly influenced by the pop, boogaloo and soul records of the time but avoid falling into the easy listening trap, which is not obvious if you consider only the cover.

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