dimanche 23 novembre 2008

Move Your Ass

C'est dimanche, tu t'emmerdes dans ton petit appart de merde avec cette pluie qui tombe. Tu sais très bien que au fond de toi tu préférerais shaker ton ass sur le dancefloor avec ce genre de copine en te prenant pour un gangsta du Dirty South comme un gros mytho. Heureusement pour toi, Zorba est là. S'il ne pourra certainement pas te trouver une pouffe à gros seins pour copine, il a par contre pu trouver dans son disque dur de quoi shaker tous les ass de la terre. Et si tu connaissais déjà ces morceaux, alors dis-toi que tu as bon goût. Dans tous les cas, prépare toi: basses et rythmiques décollent la plève, et font danser la plèbe.

Jamie Foxx feat. T.I. - Just Like Me

Maintenant que vous commencez à être chaud, il faut compter sur DJ Montay.

DJ Unk - Show Out

Vous en voulez encore? Allez, Plies au micro, Chris J aux choeurs et JR Rotem à la production pour faire retirer ses derniers vêtements à votre copine une fois qu'elle a bien shaker son ass.

Plies feat. Chris J - Put It On Ya

Encore un petit dernier pour le plaisir des yeux?

Fiend feat. Lil Wayne - Gangsta Musik

Bon maintenant, l'affaire devrait être entendue. Avec ce qui suit, je pense que vous saurez quoi faire, même si des seconds couteaux ont supervisé cet énième réincarnation d'un 2Pac qui n'en demandait pas tant (Ron Fair, Ivan Barias et Carvin Haggins).

Keyshia Cole feat. 2Pac - Playa Cardz Right

mardi 18 novembre 2008

Festival Les Inrocks: Cut Copy, Kennedy, Late Of The Pier, Metronomy, Hot Chip (La Cigale - 16/11/08)

Je n'avais encore jamais vu autant de synthés sur scène au Festival des Inrocks. Celui-ci réunissait ce soir-là le nec le plus ultra de ce que l'on peut raccrocher à une mouvance nerd electro rock dont les maîtres à penser sont en vrac New Order, Daft Punk ou encore Devo.

Dès le début ça tape très fort. Sur disque, les Cut Copy se donnent beaucoup de mal pour sonner comme des New Order sous ecsta mais finissent surtout par ressembler à Erasure. En live, par contre, leur puissance sonore taillée pour les festivals fait trembler les murs. 30 petites minutes de set et déjà la fosse est agitée de mouvements de foule spectaculaires.

Du coup, lorsque Kennedy se pointe avec son pantalon moule poutre à paillette et ses choristes bourrées, une certaine stupeur envahit la salle. Rapidement la stupeur finit par laisser place à des sifflets. Ces sifflets finissent par couper le sifflet à Kennedy qui disparaît en plein milieu d'une chanson. Ses choristes l'attendent 5 minutes la bouche en cul de poule puis le rideau se rabat brusquement. Bon les Inrocks, faut arrêter maintenant avec Kennedy: deux années de suite ça fait peut-être un peu beaucoup.

Il ne fallait rien de moins que les Late Of The Pier pour relancer la soirée. Très attendu par les kids venus en masse, leur show énergique mais brouillon refait monter la température. Les Metronomy n'ont donc aucun mal à s'imposer même si leur show est un peu statique.

En fait, ce sont les Hot Chip qui suprennent. Minutieusement construit autour d'une instrumentation live et progressif comme un DJ set, leur dispositif scénique multiplie de façon exponentielle la puissance de leurs morceaux. Devenus méconnaissables ceux-ci sont métamorphosés en missiles pour dance floor qui retournent et atomisent littéralement La Cigale. D'ailleurs c'est bien simple: depuis LCD Soundsystem je n'avais jamais autant crié et dansé à un concert!!!


dimanche 16 novembre 2008

Tapes 'n Tapes

J'ai déjà eu l'occasion de parler de Datpiff.com, la paradis des mixtapes. A peu près tout ce qui sort dans cet exercice indissociable du hip hop finit par y atterrir. A condition de parvenir de s'y retrouver dans cette profusion, c'est là une unique occasion de reprérer les futurs poids lourds de demain. Car désormais, tout aspirant rappeur n'a pas le choix: pour être repéré et passer à l'étape de l'album, il faudra d'abord qu'il fasse ses preuves sur mixtape. C'est la jurisprudence Lil'Wayne: les mixtapes sont devenues tellement populaire et les revenus financiers qu'elles génèrent tellement opaques que celles-ci sont désormais une industrie en soi. Les plus gros producteurs y placent des instrus et les cadors du micro squattent le genre avec un stakhanovisme qui force le respect, l'important étant aussi de ne pas se faire oublié. Etre visible et écouté partout, par tous et tout le temps: c'est la stratégie des grands groupes de communication appliquée au hip hop.

Nouvelle recrue de l'écurie Aftermath de Dr Dre, Bishop Lamont fait donc une irruption fracassante dans l'arène, allant recruter Scott Storch, 9th Wonder, Nottz, JR Rotem, Diverse ou DJ Khalil pour assurer la production. Résultats: au moins deux très bonnes tapes: N*gger Noise et surtout The Confessional.

Bishop Lamont - First They Love You (production: 9th Wonder)

Sur Ghetto Song, composé par Nottz, vous reconnaîtrez facilement le sample du Howling For Judy de Jeremy Steig, déja utilisé par les Beatie Boys sur Sure Shot.

Bishop Lamont - Ghetto Song (production: Nottz)

Autre rookie dont le nom s'affirme, Sha Stimuli et son excellente tape Hotter Than July, uniquement basée sur des samples de Stevie Wonder. C'est très bon de bout en bout, notamment Overjoyed dont le piano me fait un peu penser au Runnin' de The Pharcyde.

Sha Stimuli - Overjoyed

Dernier nouveau venu, Charles Hamilton, dont le titre de la mixtape annonce franchement dès l'origine la couleur: And Then They Play Dilla, soit l'utilisation judicieuse et astucieuse d'instrus de J. Dilla.

Charles Hamilton - Waterworks

Seule entorse à cette règle de mise en avant des jeunes pousses, il serait dommage de passer à côté du dernier effort du vétéran Royce 5'9'', The Bar Exam 2 et de son freestyle Ignorant Shit sur, il me semble, des extraits de Between The Sheets de The Isley Bros.

Royce 5'9'' - Ignorant Shit Freestyle

vendredi 14 novembre 2008

Le Maître d'Armes (Fearless) (Ronny Yu - Rogue Pictures - 2006)

Après une bonne dose de Shaw Brothers, voir un kung fu pian réalisé récemment change agréablement. Le Maître d'Armes fait office de purgatoire et de résurrection pour Jet Li et Ronny Yu, dont il scelle le retour au pays après pas mal de déboires hollywoodiens, entre séries B plus au moins réussies, petit rôles et bessoneries nanardeuses. Ni le metteur en scène, ni l'acteur ne prennent donc le moindre risque, comptant l'histoire authentique d'un héro chinois de la fin du 19ème siècle, Huo Yuanjia, dont le parcours revêt une trame dramatique très classique. Fils d'un maître des arts martiaux, Huo Yuanjia devient un lutteur craint dont la vanité cause l'assassinat de sa fille et de sa mère. Dévoré par la douleur, Huo ère sur les routes et est recueilli par une famille de paysan pendant plusieurs années. La communion avec la nature lui permettra de retrouver la paix intérieure et de regagner Tianjin où il fait amende honorable et découvre avec amertume la Chine sous la tutelle humiliante des puissances occidentales. Huo décide alors de remonter sur le ring afin de défier les champions occidentaux, sauver l'honneur de la Chine et créer un école d'art martiaux. Il finira empoisonné au cours d'un combat suite à la perfidie d'un homme d'affaire Japonais.

On est en terrain archi connu: glorification exacerbée du nationalisme chinois, désir de revanche (tempéré par le personnage d'un lutteur japonais qui s'oppose aux pratiques de son compatriote empoisonneur), cheminement intérieur, philosophie asiatique de café PMU et renaissance dans la douleur à travers la pratique des arts martiaux et l'exil.

Mais si le fond ne brille guère par son originalité, la forme est sans faille: gros budget visible à l'écran, photo splendide, réalisation au cordeau, combats brutaux réglés au millimètre par un Yuen Woo-Ping en forme et surtout présence de Jet Li. Ce dernier s'essaie d'abord (avec un peu de maladresse) à une palette dramatique plus complexe qu'à l'accoutumée dans ses films chinois mais finit par réendosser le costume du héro chinois, sobre, chaste, invincible et infaillible (sinon par traitrise), très proche du Wong Fei Hung d'Il Etait Une Fois En Chine, qu'il maîtrise parfaitement.



The plot of Fearless is not very original but the alliance of Yuen Woo-Ping and Jet Li is the insurance of seing exciting fights.

mardi 11 novembre 2008

Un jour j'irais à New York avec toi...

Si j'en crois les statistiques de connexion, la collection de novembre semble plutôt plaire. Comme tout bon commerçant, il me faut donc envisager un réassortiment. Pas question, cependant, de livrer de la marchandise frelatée ou de banalement me livrer à une exégèse du Dirty South. Concentrons nous plutôt sur la Grosse Pomme et ses héros du micro comme 9th Wonder. 9th Wonder n'a jamais livré le moindre beat frelaté. Tout au plus peut-on concéder de temps à autre un légère baisse de forme pas forcément étonnante, notre homme s'étant spécialisé dans la production d'albums entier. Si on tire un bilan de son actualité discographique de la rentrée, on émet un peu de réserve sur l'album de Buckshot mais par contre on s'enthousiasme sur le travail réalisé avec Jean Grae sur Jeanius, à base de beats qui claque ta face et de samples soul à faire pleurer ta mère.

Jean Grae - Love Thirst

GZA est lui aussi en pleine forme, le vétéran du hip hop quadragénaire s'étant décidé à venir fesser les fesses roses de ce gros bébé de 50 Cent sur Paper Plate, extrait de son nouvel album, Pro Tools, et produit par le metteur en son officiel du Wu Tang, dont le nom est tout aussi imprononçable que le sien, RZA.

GZA - Paper Plate

Il serait dommage de parler du Wu Tang sans honorer la mémoire de son héros, Old Dirty Bastard, comme le font très bien ses protégés de Brooklyn Zu.

Brooklyn Zu feat. ODB - Do It For

AZ, lui, semble être à la poursuite de sa propre légende depuis les débuts de sa carrière. A propos, je note pour la première fois une étrange similarité entre son nom, AZ, et celui de GZA. Je n'avais même jamais fait attention, comme quoi tout arrive.

AZ - Undeniable

La moitié de Heltah Skeltah, Rock, a tout juste été libéré de prison pour présenter sa nouvelle mixtape, Shell Shock, quand pas mal basée sur ses dêmélés judiciaires. Tempmurda, avec son sample gros comme une poutre du morceau de Snoop Dogg, Murder Was The Case, est ma fois d'excellente facture. Par contre, je n'en ai pas trouvé le producteur.

Rock - Tempmurda

dimanche 9 novembre 2008

Collection Automne (Novembre 2008)

Mais qu'est-il arrivé à John Legend? Celui-ci semble avoir troqué son piano et sa splendide nu soul contre un synthé Yamaha échappé des 80's et nous pond Evolver, un album criard, prétentieux et boursoufflé, osant tout: les mélodies pompières , les chansons sirupeuses et un sample très premier degré de Dire Straits. Là, on ne suis plus, mais alors plus du tout. Du marasme on sauvera juste Green Light, qui, accompagné d'André 3000 d'Outkast, adopte le style drum & bass liquid d'Hospital Records.

John Legend feat. André 3000 - Green Light

De toute façon l'électro est la nouvelle terre que les producteurs américains viennent explorer à la recherche de matière première, que ce soit dans sa version eurodance (cf. T.I. ou Wiz Khalifa) ou au contraire, dans sa version minimaliste et tribale sous forte influence Detroit, à l'instard de Ron Brownz, accompagné des bourrins du Dipset Jim Jones et Juelz Santana sur Pop Champagne.

Ron Brownz feat. Jim Jones & Juelz Santana - Pop Champagne (Remix)

Je suis prêt à parier ma chemise que Siriusmo ne devrait d'ailleurs pas tarder à être pillé, vu la qualité des productions du teuton. Et quand c'est Boys Noize qui signe la version edit de Mein Neues Fahrrad sur son propre label, BNR, les jambes et/ou la nuque ne s'en remettent pas.

Siriusmo - Mein Neues Fahrrad (Boys Noize Edit)

Quelques uns pourtant se contrefoutent de l'electro et restent de fidèles gardiens du temple classique, tels Devin The Dude et son hip hop laidback et enfumé. Devin a frappé à quatre reprises cette année avec trois albums coup sur coup (Smoke Sessions Vol. 1, Hi Life, Landing Gear) et un best-of, Greatest Hits, pour Rap-A-Lot. Tout cela sent la fin de contrat et j'espère que Devin The Dude, l'un des rappeurs de Houston les plus injustement sous-estimés, rebondira très vite.

Devin The Dude - I Can't Make It Home

samedi 8 novembre 2008

Le Monastère de Shaolin (Men From The Monastery/Men From Monastery/Disciples Of Death) (Chang Cheh - Shaw Bothers - 1974)

Second volet du cycle de Shaolin de Chang Cheh, à la fois séquelle et préquelle de 2 Heros, Le Monastère de Shaolin reprend donc les mêmes acteurs, Chen Kuan-Tai, Chi Kuan-Chun, Alexander Fu-Sheng, dans les mêmes décors et sur une trame à qui se veut à peu près similaire (la résistance d'une poignée de héros à l'oppresseur Mandchou dans la seconde moitiè du dix-huitième siècle). Sauf qu'en fait c'est la trame qui va dans le décor, puisque je dois convenir que l'histoire est du grand n'importe quoi. Le Monastère de Shaolin commence comme un banal film de justicier dans la ville (un ancien moine de Shaolin, joué par Alexander Fu-Sheng, fait le ménage dans son tiéquar) puis change de héros pour reprendre la même trame avec un autre justicier qui cherche à venger son père (Chi Kuan-Chun) puis passe à la narration d'une vague histoire de résistance contre les Mandchous, qui finissent pas incendier Shaolin et traquer une poignée de résistants qui meurent tous sauf un dans un sanglant combat final. Vous n'avez rien compris? Ce n'est pas grave, Chang Cheh visiblement non plus. Restent les combats, beaux et violent, chorégraphiés par l'incontournable Liu Chia-Liang et cette façon inimitable de filmer les morts, qui se tordent de douleur en hurlant tout en combattant durant cinq bonnes minutes avant de passer de vie à trépas. Bon, faut quand même être un aficionado du genre pour tenir, même si les images sont très belles.



Second film of the Shaolin saga filmed by Chang Cheh, Men From The Monastery is plagued by a terrible story: you just don't understand anything. But the fights are all right.

samedi 1 novembre 2008

Bost & Bim - Yankees A Yard 2 (Bost & Bim - 2007)

Le succès du premier volume a conduit le duo Bost & Bim à récidiver 2 ans plus tard, quelque soit la peine plancher encourue, avec un nouveau tome de "reggae dancehall remix". Sur 17 riddims originaux, composés pour l'occasion, Bost & Bim découpent et assemblent 54 extraits de tubes hip hop, dancehall, R&B, soul et rock (avec Janis Joplin et les Beatles en invités surprise). L'effet de surprise, justement, ressenti à l'écoute du premier Yankees A Yard est quand même éventé et la recette, si elle reste efficace, révèle un systématisme qui tourne un peu en rond. En ne retenant qu'entre 30 secondes et 1mn 30 au maximum de chaque a capella utilisé, Yankees A Yard 2 met un peu tous les morceaux au même niveau et du coup rien ne sort vraiment du lot. Les bonnes idées ne sont en tout cas pas poussées jusqu'au bout, une piste chassant rapidement l'autre. On pourra argumenter que c'est l'esprit même d'un sound system ou d'une mixtape, mais pour ma part j'avancerais que Bost & Bim ont, en fait, travaillé très vite, sans se casser franchement le cul, et que ça s'entend. C'est dommage, d'autant qu'une fois de plus les riddims utilisés sont aussi variés et excellents que sur le numéro 1. Tout cela donne surtout envie de se procurer les versions longues des remixes, tant ces courts extraits laissent en bouche un goût d'inachevé. Heureusement que You Tube est là:







Yankees A Yard 2
cache quand même deux bonnes surprises dans ses pistes cachées, avec deux bombes en version complète cette fois. Impossible de mettre la main sur les références de ces deux pistes mais promis, dès que je les ai, je les indique.



Second volume of the French duo Bost & Bim reggae dancehall remixes of urban smashes serie. Good stuff but Bost & Bim need to find something else now...