samedi 31 janvier 2009

Brazilian Beats - Boxset (Mr Bongo - 2007)

Bon, vous commencez à le savoir, c'est la crise. Chaque journée égrène ses mauvaises nouvelles sociales et économiques. D'abord résignés, sonnés et anesthésiés par deux années de sarkozysme, les Français commencent à sérieusement se rendre compte qu'ils vont se la faire mettre grave et commencent enfin à se demander publiquement si on ne les prendrait pas par le plus grand des hasards pour des lapins de 5 jours. Bref, c'est une bonne et vraie crise qui est devant nous, qui nous ramène quelques années en arrière, au début des années 80 ou 90. Dans ces tristes conditions et avec un pouvoir d'achat en berne, chaque euro compte et ne peut, ne doit pas être investi dans de mauvais disques. En qualité de blogeur responsable, je me dois donc de porter à votre attention le coffret Brazilian Beats, récemment édité par Mr Bongo, qui mettra du baume au coeur des âmes les plus angoissées. Pour une vingtaine d'euros à tout casser, vous avez droit à l'intégralité des 8 volumes de la série séminale de compilations de rare groove brésilien. Loin de se focaliser sur les standards bossa, samba ou MPB mille fois entendus ailleurs, la série des Brazilian Beats explore toutes les facettes de la musique brésilienne de ces 30 dernières années, entre jazz, funk, soul, disco, drum&bass, house, hip hop. Seuls ses avatars baile funk, rock, metal (bon Sepultura, c'est quand même pas vraiment funky) et punk funk sont peu ou pas du tout représentés. Véritables spécialistes et encyclopédistes vivants de la musique brésilienne, proches de Gilles Peterson, les gars de Mr Bongo ne sont pas des manches mûs uniquement par l'appât du gain mais sont dévorés par une passion communicative et enthousiasmante de nous faire partager leurs gemmes les plus précieuses. Indispensable et à acheter immédiatement:

http://www.buymrbongo.com/catalog/product_info.php?products_id=174&osCsid=d4c06e464931d422a6bed8b3f02d0518

D'ailleurs, c'est bien simple, en choisir un morceau représentatif à vous faire écouter est un véritable crève coeur. Je retiendrais donc, après moultes hésitations, Summertime, de Rosinha De Valencia, qui résume à lui seul parfaitement l'ambition du projet: une guitare cristaline rejointe par un beat funky et des cordes mélancoliques propulsent le classique de George Gershwin aux antipodes.

Rosinha De Valencia - Summertime

You already and probably know the seminal brazilian rare groove compilations serie, Brazilian Beats. This bargain boxset reunites the 8 volumes and it's just impossible to live a proper life without it. Word.

mercredi 28 janvier 2009

Martina Topley Bird - The Blue God (Independiente - 2008)

La dernière fois que j'ai croisé une fille nommée Martina, c'était une étudiante grecque nymphomane d' Oxford. Un copain m'avait raconté qu'un soir, après l'avoir ramenée dans sa chambre et déshabillée, la belle avait soudain paru se raviser avec une mine de vierge effarouchée, "je ne suis pas le genre de fille que tu crois que je suis", avant de sauvagement lui sauter dessus. Martina Topley Bird n'est en tout cas pas grecque et je ne sais absolument rien de sa vie privée. Je sais juste qu'aprés avoir été muse de Tricky et avoir réussi un excellent premier album, Quixotic, elle trempe sur The Blue God un peu de rock, de pop et de soul psyché dans son trip hop grâce aux bons soins d'un nouvel homme fort dans sa vie, Danger Mouse. Martina semble en fait ne pleinement, inconsciemment ou pas, s'épanouir que dans un rôle de muse. Avoir dénommé l'un de ses morceaux Shangri La, plus proche du singulier du nom du girl band du démiurge Phil Spector que du pays imaginaire décrit pas James Hilton dans Lost Horizon, en est la preuve la plus manifeste.

Martina Topley Bird - Baby Blue


The last time I met a girl named Martina, she was a nymphomaniac greek student. This has absolutely nothing to do with Martina Topley Bird and her excellent second album, The Blue God, produced by Danger Mouse.

samedi 24 janvier 2009

Eddie Floyd - Eddie Loves You So (Stax - 2008)

Merde alors! Acheter en 2008 un nouvel album d'Eddie Floyd, sur un label Stax ressucité des limbes de surcroit! Le dernier album en date d'Eddie Floyd sur Stax devait être Soul Street, sorti en ... 1974, juste avant la fermeture du label de Memphis. Cela tombait pourtant sous le sens, Eddie Floyd ayant été fidèle jusqu'au bout à la maison qui l'avait révélé. D'abord auteur à succès pour Stax grâce à son amitié avec Al Bell, Eddie Floyd explose en tant qu'artiste en 1966 avec Knock On Wood, l'un des plus grands classiques de la soul. du Sud La suite fût un peu moins brillante mais jamais déshonorante, notre homme publiant en tout huit excellents albums pour Stax (Knock On Wood, Never Found A Girl, Rare Stamps, You've Got To Have Eddie, California Girl, Down To Earth, Baby Lay Your Head Down, Soul Street). Sa traversée du désert commence, comme beaucoup de ses comparses à la même époque, avec l'arrivée du disco et l'entrée dans les années 80. Eddie Loves You So constitue en fait la plus réussie de ses tentatives de comeback, un comeback à l'ancienne, avec son vintage, southern soul, cordes, cuivres et choristes. Eddie Floyd consacre en fait son nouveau disque à la revisite d'un patrimoine qu'il connait fort bien: le sien. Il interprète des titres écrits pour d'autres, comme 'Till My Back Ain't No Bone (William Bell), I Don't Want To be With Nobody But You (Dorothy Moore), You Don't Know What You Mean To Me (Sam & Dave), I Will Always Have Faith In You (Carla Thomas), des nouveaux morceaux (Close To You, Head To Toe), assez corrects, et des compositions issues de son ère pre-Stax (dont 2 titres de sa période Falcons, Since You Been Gone et You're So Fine). Alors certes, la voix de ce bon vieux Eddie a un peu vieillie et n'a plus la même puissance, ses musiciens de session ne sont pas les MG's mais de quelconques requins de studio et ses producteurs ne sont plus Booker T ou Steve Cropper, d'où un son un peu aseptisé, très Beale Street 2008. Mais comment peut-on en vouloir à un gars comme Eddie? Eddie, on lui dit oui.

Eddie Floyd - I Will Always Have Faith In You

Buying a new Effie Floyd album on Stax in 2009 gives a strange feeling. It's a bit like going in a time travel machine back in the 60's, when Eddie scored his biggest hits (Knock On Wood). Since then time has passed, but Eddie Loves You So is an honorable comeback, wih its vintage soul sound.

dimanche 18 janvier 2009

Kanye West - 808s & Heartbreak (Roc-A-Fella/Def Jam - 2008)

Bon tout le monde a un point de vu sur ce nouvel album de Kanye West et toutes les gazettes en ont parlé. Je ne vais donc pas en rajouter une louche, vu que je ne vois vraiment pas ce que je pourrais écrire d'original sur le sujet, juste qu'il est difficile de passer à côté, au moins pour se faire sa propre idée sur l'objet. D'ailleurs, la plupart des commentaires sont assez manichéens: 808s & Heartbreak est soit un chef d'oeuvre, soit une grosse bouse. Il reste en tout cas hautement original dans le hip hop actuel, à tous les points de vue.

Kanye West - Heartless

Everybody has already writtent something on it or have an opinion on it. It's just really difficult not to mention it.

vendredi 16 janvier 2009

Raphael Saadiq - The Way I See It (Columbia - 2008)

Le R&B et la nu soul sont aujourd'hui atteint d'une nouvelle maladie: la retrosoulite. Il faut dire que le paquet de pognon amassé par Joss Stone et Amy Winehouse fait pas mal d'envieux. Alors qu'il y a encore 2 ans, les sorciers de studio du R&B montraient des voies musicales radicales pour le futur avec de stupéfiante inventions rythmiques et soniques, ils retropédalent (dans la semoule?) aujourd'hui à plein braquet, les yeux rivés vers les 60's. Il ne s'agit même plus de s'inspirer de Motown, Stax, Curtom ou Hi mais carrément de faire comme si. Comme si ces disques avaient été enregistrés à l'époque. D'ailleurs, sur la pochette de The Way I See It, Raphael Saadiq ressort même pour l'occasion le costume et les lunettes de Malcom X. Heureusement, dans son cas, l'hommage semble sincère et ses compositions tiennent bien la route. Raphael Saadiq évite ainsi le symptôme Blues Brothers, soit l'ersatz asseptisé sans goût ni saveur. Il faut dire que la retro soul n'effraie personne. la bande sonore de la lutte pour les droits civiques est depuis passé largement dans le patrimoine commun et semble surtout destinée à fournir un fond sonore aux boutiques Nespresso. Tout ça n'est pas une raison pour bouder The Way I See It mais la vigilance reste nécessaire. Et pendant ce temps, tandis que les millionaires américains produisent de la soupe en boîte dans de luxueux studios, en Afrique, avec trois francs six sous, DJ Mujava et ses potes réinventent l'electro mondiale. Les années 80 furent terribles pour la soul américaine, qui se réveilla de sa gueule de bois post disco au milieu des 90's, après une longue traversée du désert créative. L'histoire fonctionnant par cycle, on en est peut-être aujourd'hui au même stade. Rendez-vous est donc pris en 2015.

Raphael Saadiq - Love That Girl


The Way I See It is a well executed exercise of retro soul. We can enjoy the warmth of this music but I wonder if all this retro soul movement is not in fact the symptom of complete loss of creativity in contemporary soul and R&B. I must admit that the future is now happening in Africa with DJ Mujava and all his pals.


mercredi 14 janvier 2009

Kitsuné Boombox (Kitsuné - 2007)

De toute façon vous ne seriez jamais entré aux soirées Boombox (terminées depuis le 31/12/2007) et vous auriez connu l'humiliation suprême de vous faire tèje par un physio antipathique un dimanche soir pluvieux dans une rue de Londres. Jerry Bouthier, qui mixe cette compilation et oeuvrait comme DJ résident de la soirée, en a bien conscience puisque dans ses notes de pochettes il tente de s'expliquer sur la politique d'admission pour le moins sélective qui régnait au Hoxton Bar & Kitchen. "Ouais, vous voyez, machin, il faut que les gens fâsse un petit effort vestimentaire pour entrer, les gens doivent être tous dans la même vibe et le même trip, machin, etc." Comme quoi le racisme de classe pèse toujours un peu sur la conscience. Pour le reste, Jerry Bouthier est fidèle au cahier des charges Kitsuné: blog-house, electro rock, influences new wave et nu-rave. Ce n'est pas si mal mixé qu'on aurait pu le craindre, encore très actuel, avec un bon tracklisting (dont quelques poids lourds comme Chromeo, Feist, Daft Punk, Headman, The Glimmers, Digitalism et le revenant S'Express).

Kitsuné Boombox

Boombox is all over now and anyway you would have never been allowed to pass the door. A party can be organized by perfect exclusive and elitist assholes but can still produce good mixed compilations like this one.

dimanche 11 janvier 2009

La Belle Epoque - EMI's French Girls 1965-1968 (EMI - 2007)

Vous aurez sans doute du mal à la croire mais il existe des Anglais suffisamment farfelus pour collectionner des EP's de pop française oubliée, enregistrés dans les années 60. A la même époque, les Anglais avaient les Beatles, les Rolling Stones et The Who mais ces dangereux individus leurs préférent Les Roche Martin (premier groupe de Véronique Sabson, signé à l'époque chez Pathé-Marconi par Michel Berger), Liz Brady, Anne Kern, Christie Laume, Ria Bartok ou encore Alice Dona, qu'ils sont allés jusqu'à remastériser aux studios Abbey Road. La question se pose: s'agit-il réellement de trésors cachés ou de plutôt de pâlichonnes tentatives de copie des tubes anglo-saxons de l'époque? Et bien les deux en fait. Les guitarres fuzzent comme celles des groupes du swinging london, les constructions harmoniques rappelent celles de Beach Boys, des Beatles ou de Burt Baccharah, les rythmiques lorgnent vers la Motown ou Stax. Globalement, les morceaux tiennent réellement la route. On retrouve d'ailleurs derrière quelques cadors de l'illustration musicale de l'époque (dont un certain Serge Gainsbourg). Par contre, les voix des demoiselles tirent parfois quand même vers la variétoche. Si cette "innate Frenchness" peut paraître fraîche, originale et séduisante à des oreilles anglo-saxonnes, elle peut par contre irriter des oreilles françaises qui doivent subir encore de nos jours les méfaits des héritiers de Salut Les Copains. C'est en fait lorsque les chanteuses se lâchent et prennent un tour franchement rock'n'roll voire proto punk que la mayonnaise prend. La palme d'or revient à Liz Brady dont la voix faussement ingénue est franchement ennivrante. Sans surprises, son Rouge-Rouge figurait d'ailleurs sur le volume 1 des compilations Wizzz !, le mètre-étalon des compiles de pop française portnawak.

Christie Laume - Rouge-Rouge

La Belle Epoque is described on its sleeve as an anthology of "the beatiest and most seductive of the Gallic '60's femmes signed to EMI's French labels". It is true that a few songs are truly irresistible and original for non-French speakers. For French native, a couple of songs can nonetheless be a little annoying due to the cheesy vocals.

samedi 10 janvier 2009

Disco Juice - Volume 1 (Counterpoint Records - 2000)

Le disco a toujours été un genre sérieux. La preuve, on lui ajoute aujourd'hui des épithètes (space, nu, funk, punk, afro), histoire de le rendre encore un peu plus segmentant et lui attribuer définitivement ses lettres de noblesse. En tout cas, il est désormais acquis que le disco est un genre beaucoup plus riche et complexe que les gauloiseries auxquelles on l'a longtemps réduit dans nos contrées (Ottawan, Juvet, Cerrone et Hernandez). Disco Juice explore ainsi le catalogue du label P&P, moins connu que Salsoul, Prelude ou West End, mais dont la richesse sidère encore. Surtout lorsque l'on réalise que les deux fondateurs de P&P, Peter Brown et Patrick Adams, ont aussi produit et réalisé la plupart des morceaux. Multi-instrumentistes géniaux, producteurs de talents, Patrick Adams et Peter Brown ont dû quasimment vivre cloîtré en studio pour produire ce son brut, street, étonnament contemporain, n'hésitant pas à débaucher au black des musiciens des comédies musicales de Broadway pour les parties de cordes et à brutalement envoyer leurs morceaux valser sur des chemins de travers expérimentaux avec des solos de Mini Moog endiablés. La ligne de basse du Johnson Jumpin' de Johnson Products, réveillerait un mort tandis Got To Have Your Love de Clyde Alexander semble issu d'un album de Deee-Lite pourtant sorti 20 ans plus tard. Mais le vrai temps fort à mes yeux est sans doute le re-edit de Disco Juice de Cloud One, le genre de morceau qui parvient à vous faire danser mais dont la mélancolie intrinséque vous tirera des larmes. Ce qui n'échappa pas à Norman Cook (alias Fatboy Slim), qui sampla avec la délicatesse qu'on lui connait Disco Juice pour son morceau de house filtrée bien pouet pouet, Just Another Groove, sorti en 1995 sous le pseudo de Mighty Dub Katz.

Cloud One - Disco Juice (Re-edit)

Disco Juice is a magic compilation that explores the catalogue of underground disco label P&P Records. Practically all the records were composed and produced by the creators of the label, Patrick Adams and Peter Brown. The most astounding cut on the record is the re-edit of Disco Juice by Cloud One, later sampled by Mighty Dub Katz (aka Fatboy Slim) for his cheesy house smash hit, Just Another Groove.


vendredi 9 janvier 2009

Jon Hendricks - Tell Me The Truth (Arista - 1975)

Une vraie tête de vainqueur !!! C'est un peu la première chose qui vient à l'esprit quand on contemple la pochette de Tell Me The Truth. Pourtant, Jon Hendricks ne collectionne pas les reproductions de monuments en allumettes mais appartient à la catégorie assez rare des chanteurs de jazz. Si Le Chanteur De Jazz fût le premier film du cinéma parlant, les chanteurs de jazz n'ont en réalité jamais eu un impact aussi profond sur l'inconscient collectif que celui qu'ont pu l'avoir leurs homologues féminines. De très grandes interprètes comme Sarah Vaughan, Billie Holiday appartiennent à la légende de la musique. Mais en matière de jazz, les hommes se doivent d'abord d'être de très grands musiciens et/ou de très grands compositeurs. Des chanteurs,? Pas vraiment. C'est juste bon pour les femmes en quelque sorte... Jon Hendricks est pourtant l'un des plus grands chanteurs de jazz encore en activité, célébré par les amateurs pour sa maîtrise du scat et sa capacité à utiliser sa voix comme un véritale instrument. Je n'en écrirais pas plus, vu que dans l'ensemble je suis tout de même forcé de convenir que je ne connais que très peu de chose en jaaazz. Mais Tell Me The Truth s'écoute plus qu'agréablement. Flat Foot Boogie, qui ouvre l'album, est l'un de ces morceaux que l'on aime jouer très fort le matin tandis que la guitare de No More prend des accents funky inattendu. Tell Me The Truth est une agréable et réussie petite tentative bossa nova, tandis que I'll Bet You Thought I'd Never Find You penche plutôt vers la samba et aurait sans doute du succès si l'acid jazz était encore à la mode. D'ailleurs, Dusty Groove recommande chaudement ce disque rare mais pas introuvable (http://www.dustygroove.com/item.php?id=3yn8vf5fh3&ref=browse.php&refQ=cat%3D38%26amp%3Bformat%3Dlp). A vrai dire c'est aussi un peu normal, vu qu'ils le vendent.

Jon Hendricks - I'll Bet You Thought I'd Never Find You

Dusty Groove said it better than what I can write, especially in English: "One of the greatest records ever by Jon Hendricks -- one of our favorite male jazz singers of all time! The album's an obscure 70s session that features Jon opening up from earlier days -- moving into a bit of soul, a bit of funk, yet still keeping things really strong on the jazz tip. This added range of expression unlocks the depths of Hendricks' really expressive vocal style -- a combination of warmth and pyrotechnics, all held together with a raspy tone that makes us hang on every single word. Includes the massive jazz dance track "I'll Bet You Never Thought I'd Find You", a nice take on "Naima", plus "On the Trail", "No More", and a good version of Gil Evans' "Blues for Pablo".

samedi 3 janvier 2009

Gildas & Masaya - Paris (Kitsuné - 2008)

D'abord uniquement destiné au marché japonais, ce mix de Gildas & Masaya, Paris, est finalement disponible partout dans le monde et partout dans l'univers afin de répondre à la demande avide de fluokids en mal de bangers electro saturée et electro rock. Pourtant le packaging est hideux et le disque mixé à la truelle. Il faut dire que Gildas et Masaya, patrons du label Kitsuné et de la marque de fringue du même nom, jouent aux dj's en parfaits dilettantes, puisque de nos jours tout le monde, même ton patron, est un peu dj. Restent que nos compères ne sont pas à la tête de l'un des labels electro actuels les plus hype pour rien et ils ont utilisé leur important carnet d'adresse pour livrer une sélection impeccable, à défaut d'être correctement mixée. Pile dans l'air du temps, donc vite périssable, Paris reste encore comestible en ce tout début 2009. D'ailleurs, les ethnomusicologues pourront sans doute, en mettant la main sur ce disque dans une centaine d'années, se faire une bonne idée de ce qu'écoutait la jeunesse dorée du début du siècle. Soient quelques poids lourds (Hot Chip, The Chemical Brothers, Gossip, Fischerspooner), une poignée de seconds couteaux confirmés (Digitalism, Chromeo), quelques révélations récentes (In Flagranti, Does It Offend You, Yeah?, Cazals), le tout parfois remixé par les petits maîtres de la blog house (Cut N Rub, Crookers, Lifelike, Guns 'N' Bombs, autoKratz). L'écoute dans un salon à l'heure du thé sera donc assez difficile.

Gildas & Masaya - Paris

Exclusive mix only destinated to the japanese market, Paris is now largely available. Gildas & Masaya, Kitsuné bosses, clearly don't really know how to mix correctly, but they have at least the connections necessary to establish a banging tracklisting.

vendredi 2 janvier 2009

Sampled - Volume 4 (Virgin - 2003)

Heureux temps celui où sortait des compilations comme cette formidable série éditée par une major (eh oui) au début des années 2000. Le concept n'était pas franchement innovant (réunir des morceaux originaux dont un sample a été à la base d'un tube) mais l'exécution est impeccable, tant par la pertinence des morceaux sélectionnés que la réelle rareté de certains d'entre eux. Chose encore plus curieuse, certain des morceaux sampleurs sont eux aussi complétement passés aux oubliettes, souvent pour de bonnes raisons d'ailleurs. Franchement, qui se souvient encore de Just Another Groove de Mighty Dub Katz, soupe house filtrée samplée sur le Disco Juice de Cloud One ou encore de Only One In Your Love de Botany 5 (qui ca?). On se rappelle par contre d'avantage de Supernatural Thing de Ben E King qui en est à la source. Le but de ce propos n'est pas de démontrer que les originaux sont systématiquement supérieurs, loin de là même. Qui peut ainsi prétendre que Midinight In A Perfect World de DJ Shadow présente un intérêt musical moindre à The Human Abstract de David Axelrod? Le sample ici est le support d'une nouvelle création non moins pertinente. Bon, tout celà juste pour vous dire que la vraie rareté est le premier morceau de la compilation, He's Gonna Step On You Again de John Kongos, qui fût repris par les Happy Mondays sous le nom de Step On. J'ignorais complétement que Step On était une reprise et encore plus l'existence de John Kongos, pourtant star sud-africaine de la pop psyché des 70's. Chose encore plus curieuse, He's Gonna Step On You Again, qui figurait sur l'album John Kongos de 1971, fût enregistré avec la même équipe que celle travaillant pour Elton John. Comme quoi, un lien existe entre Shaun Ryder, Bez et Elton John. Il fallait juste trouver lequel.

John Kongos - He's Gonna Step On You Again

Sampled Volume 4 is the last volume of an excellent serie of compilations edited at the beginning of the 2k's. The real curiosity here is He's Gonna Step On You Again of John Kongos, a song covered by The Happy Mondays (Step On). I completely ignored that Step On was a cover, especially when you realise that He's Gonna Step On You Again was realised by the team that was producing Elton John at the time. If you were looking for a secret link between Shaun Ryder, Bez and Sir Elton John, here it is.