dimanche 22 mars 2009

Ludacris - Theater Of The Mind (Disturbing Tha Peace/Def Jam - 2008)

Christopher Brian Bridges, alias Ludacris, a tout réussi, ou presque, sur l'échelle de la réussite hip hop bling bling. D'abord simple animateur radio, il est signé sur Def Jam en 2000 et s'est depuis fait des coucougnettes en or en engrangeant les tubes platinés, se forgeant une image de rappeur sympa, marrant et doué. Ce charisme l'a très vite propulsé sous les feux de la rampe hollywoodiens, Luda enchaînant les tournages, surtout dans des navetons à gros budgets. Mais bon, tout cela ne suffit pas à notre homme, qui ne s'estime pas reconnu à sa juste valeur par ses pairs et les amateurs de hip hop. Loin de se contenter de son image d'un rigolo doué du micro, Ludacris se rêve l'égal d'un Rakim ou d'un Biggie Small et de marquer l'histoire du hip hop par son flow et ses textes autant que par ses ventes. Theater Of The Mind transpire de cette ambition par tous les pores. Seul problème, sans doute tenaillé par la peur d'un échec qui remettrait en cause son côté bankable, Ludacris ne prend aucun risque et s'invente un nouveau style, le rappeur Benetton, qui réserve un morceau pour chaque segment d'un public hip hop uniquement perçu comme un assemblage de niches à conquérir. Les gonzesses et les radios en ont donc droit à des featurings de T-Pain, Chris Brown, Plies ou Jamie Foxx. Les gangsters sont eux abordés grâce au concours de T.I., Lil Wayne, The Game ou Rick Ross. Quant aux backpackers, Ludacris compte sur une prod de Primo (MVP) et une autre de 9th Wonder (Do The Right Thang) pour se faire une place dans leurs IPod. Et histoire de cimenter son statut, Ludacris se paie les services des meilleurs rappeurs actuels (Nas, Jay-Z et Common) pour des featurings de luxe, histoire de démontrer qu'il en a une aussi grosse qu'eux et qu'il en faut plus pour le déstabiliser. Faire appel à The Runners, Don Cannon, les Track Masters, Streerunner, Rodney "Darkchild" Jerkins, Swizz Beatz, Scott Storch pour ses productions, c'est l'assurance d'avoir un album gavé jusqu'à la gueule de tubes, mais aussi formaté qu'un épidsode de Dr House. C'est séduisant, on s'y laisse prendre, mais on l'oublie aussitôt. Dommage pour Luda, mais le hip hop est comme un sport extrême: sans prise de risque minimum, on n'arrive à rien. Theater Of Mind ne sera pas ce grand album malade qu'on aurait pu attendre de lui.

Ludacris - MVP

With an all stars cast of producers and featurings, Theater Of The Mind was supposed to consolidate Ludacris print in hip hop. Unfortunately, by avoiding to take any risks, Ludacris stormed undoubtely the charts but certainly not hip hop history.

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