A côté des héros triomphants à l'époque de la blaxploitation, les personnages et drames shaekspeariens de Chang Cheh manquaient un peu de "coolitude". Difficile en effet à l'époque de comparer le très maniéré Ti Lung à, par exemple, un Richard Roundtree. Le Nouveau Justicier de Shangaï consitue donc une partie de la réponse chinoise aux justiciers qui nettoyaient les ghettos de l'Oncle Sam et surtout à Shaft, modèle revendiqué et évident: musique funky calquée au rif wah-wah près sur la B.O. d'Isaac Hayes, veste en cuir de rigueur pour le héro, sexe, brutalité sauvage des combats, héro aux épaules carrées et à la stature massive (Chen Kuan-Tai, véritable champion de kung-fu de son état), montage sec et rythmé. Les changements ne sont cependant que cosmétiques et stylistiques. L'intrigue, elle, ne se démarque par particulièrement des autres films de gangsters de la Shaw Brothers (notamment Le Justicier de Shangaï, dont il consitue la suite) même si elle est asséchée des rebondissements dramatiques traditionnels pour laisser plus de place aux combats: un jeune caïd montant de Shangaï, Qiu Lian-Huan, se heurte aux parrains de la ville pour les beaux yeux d'une prostituée. Il y laissera sa peau non sans avoir exterminé la totalité du gang adverse à l'arme blanche et aux poings. S'avalant d'une traite, ayant plutôt pas mal veilli, dépourvu de la pâtine de série B fauchée qui plombe parfois certains films de Chang Cheh, Le Nouveau Justicier de Shangaï, dans les faits essentiellement réalisé par Pao Hsueh-Li, s'impose comme un sommet du film de gang asiatique.
Essentially realised by Chang Cheh assistant, Pao Hsueh-Li, Man Of Iron (no, not Iron Man) kicks literally ass.