Jusqu'à il y a un mois, tout allait bien pour Ed Banger. Pedro Winter, boss du label, faisait même la une du Monde 2, consécration ultime pour le manager des Daft Punk. Avec Kitsuné et Institubes, son label était le fer de lance de la French Touch 2.0, imposant à nouveau le son français sur tous les dance floors de la planète et faisant de Pedro le king intouchable des branchés et de Paris. Et puis il a fallu un clip pour que tout bascule, celui illustrant le morceau Stress de Justice. Pas franchement plus choc que pas mal de videos de gangsta rap, Stress s'est retrouvé néanmoins au centre d'un débat franco-français bien clivant comme on les aime (en gros il y a les pours et les contres), débordant très vite des blogs et forums pour atterrir dans la presse nationale et sur les grandes chaînes de télé. Avec en sus une plainte bien démago du MRAP pour incitation à la haine raciale. Toujours est-il que ni Ed Banger ni Justice n'ont franchement sû se sortir de ce mauvais pas, visiblement pas franchement armés pour affronter une polémique de cette ampleur. Baignant dans son cocon de hype, de musique et de design, Ed Banger s'est pris la porte du réel en pleine gueule et c'est sûr que ça peut faire mal, surtout quand on considère le niveau global de réflexion intellectuelle actuel dans les médias grands publics en France. La troisième compilation du label, Ed Rec Vol III, était donc pas mal attendue histoire de se recentrer sur les fondamentaux: la musique. On retrouve toutes les caractéristiques du son Ed Banger: les influences 80's (le solo de guitare sur le Over The Top de Mr Flash, beau comme la B.O. d'un épisode de Supercopter), le hip hop (Murs, invité sur To Protect And Entertain de Busy P, les très surprenants DSL qui avec Find Me In The World signent le meilleur morceau de l'album, Uffie bien sûr, égérie du label et son Robot Oeuf qui ne fera néanmoins pas d'omelette), le hard rock (Dog de Sebastian permet de comprendre pourquoi le label se nomme Ed Banger) mais aussi la house filtrée (Minuteman's Pulse d'un Mr Oizo back to the 90's), le disco et on pourrait en citer plein d'autres comme celà. Bref que du bon et la preuve que si Pedro s'est pour une fois pris les pieds dans le tapis de la hype mal contrôlée, il a su préserver ses oreilles des sifflements.
In spite of the controversy surrounding the Stress Justice video, Ed Banger Records artists keep doing what they do the best: kicking ass electro, fused with hip hop, heavy metal, house and disco.
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