Lil Wayne est très loin d'avoir le même pédigrée que la plupart de ses confrères du hip hop américain. Au lieu du parcours "classique" (enfance dans une famille mono parentale, embrouilles dans la rue, deal de drogue, prison puis rédemption via le hip hop), Lil Wayne, de son nom de baptême Dwayne Michael Carter Jr a été signé à l'âge de 13 ans par ses patrons actuels, Brian "Baby" Williams et Ronald "Slim" Williams sur Cash Money Records pour jouer les seconds rôles sur la scène rap de la nouvelle Orléans. Son quart-d'heure de gloire semble sonner avec le succès des Hot Boyz, le groupe qu'il forme en 1997 avec Turk, Juvenile et B.G. et qui s'impose très rapidement dans les charts US, faisant de Cash Money le successeur de No Limit et initiant la vague du rap sudiste, dont on attend encore aujourd'hui le reflux. Le groupe explose rapidement après trois albums et la carrière solo de Lil' Wayne ne décolle pas vraiment à la hauteur de ses prétentions, le renvoyant à son rang et statut de second couteau alors que notre jeune homme se rêve de la stature d'un Nas, d'un Jay-Z ou encore d'un Snoop Dogg. Aspirant à rien de moins que le titre de "plus grand rappeur vivant", Lil Wayne se lance alors, consciemment ou pas, dans l'un des plus formidables hold-up du hip hop des années 2000: puisque le monde du hip hop ne veut pas de lui, il va devenir litérallement le monde du hip hop à lui tout seul. En quelques années, avec une force de travail et une constance dans l'inspiration qui force le respect, Lil Wayne a sorti ou est apparu plusieurs centaines de morceaux sous toutes les formes (mixtapes, remixes, albums solo ou avec Baby) saturant litérallement le marché, gagnant une réelle popularité et ses galons de superstar. Tha Carter III était donc attendu comme le messie du renouveau du hip hop. Rien que la photo de bébé sur la pochette est gonflée, plaçant stylistiquement Tha Carter III sur les traces du Ready To Die du Notorious B.I.G. et du Illmatic de Nas. Ne vous attendez pas cependant à la même claque. Tha Carter III est bon album de hip hop mais qui contrairement à ceux d'un autre et illustre Carter, marquera moins l'histoire du hip hop pour ses qualités intrinséques que pour l'incroyable charisme de son auteur. Lil' Wayne est surtout désormais une putain de rockstar, avec un flow particulier et immédiatement reconnaissable comme celui des plus grands et est capable de fulgurances verbales comme peu. Après on lui pardonnera donc le côté ouvertement FM des choeurs sur pas mal de ses morceaux, ne serait-ce que par qu'il sait contrebalancer des duos avec Babyface comme T-Pain avec le conceptuel Dr. Carter, le très efficace Lollipop ou l'infernal A Milli. Bienvenue en première division Lil Wayne. A toi d'y rester.
You probably already know everything about Tha Carter III. So what's the point?
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