Les bacs à solde des disquaires peuvent receler de fabuleuses merveilles sous l'emballage le plus hideux. Prenez par exemple House Of Loungecore. Le nom lounge, d'abord, fait peur, tant le terme fut dévoyé par des compilations pour mangeoires toutes plus frelatées les unes que les autres et que la nourriture servie dans ces endroits infâmes. Prenez la pochette, ensuite, qui fait de gros efforts pour paraître téléportée des 60's mais qui est juste grotesque: on ne croît pas plus aux couleurs psychés qu'au clône de Georges Lazenby se faisant dégraffer la chemise par une blonde en mini short. Et pourtant, échappée de la vague de réhabilitation de l'easy-listening qui déferla en même temps que l'invention du trip-hop au milieu des années 90, House Of Loungecore fait la part belle à la crême des compositeurs de musique de film britanniques des 60's et 70's (Roy Budd, Laurie Johnson) et à une poignée de requins de studio ici particulièrement inspirés (John Schroeder, Alyn Ainsworthn Tony Hatch), à priori tous publiés sur le label Pye Records. L'inspiration et la tonalité principale sont donc plutôt à chercher du côté de la musique de film ou de la library music de la même époque, plutôt que de l'easy listening stricto sensus, et souffre sans aucune difficulté la comparaison avec ce que sortaient à la même époque Ennio Morricone, Riz Ortalani ou François de Roubaix, avec en plus une petite touche swinging london. Cuivres rutilants, choeurs féminins, guitares wah wah, et envolées de moog sont donc de la partie mais il ne pas faut s'étonner qu'ils fassent subir les derniers outrages au Pinball Wizard des Woo. Et pour les amateurs d'incongruité, il convient de souligner l'étrange ressemblance entre le refrain de la scie Wonderwall d'Oasis et celui du beaucoup moins connu (du moins chez le commun des mortels) Wana Nana Wana Nana de The John Schroeder Orchestra. Signe qui ne trompe pas, le disquaire qui m'a vendu ce disque 5 euros fût particulièrement dégoûté du rapport qualité/prix en ma faveur d'acheteur à l'écoute du disque, réalisant que la qualité du bien aurait justifié facilement 5 euros de plus.
The Harry Roche Constellation - Pinball Wizard
Far from being a frelated bar or restaurant compilation, House Of Loungecore reunites the cream of the crop of british film composers of the 60's and 70's (Roy Budd, Laurie Johnson) and a few, this time well inspired, pop composers (John Schroeder, Alyn Ainsworthn Tony Hatch). The result is not far away from what Ennio Morricone was doing at the same time.
Roy Budd And His Orchestra - Fear Is The Key (Main Theme)
The Harry Roche Constellation - Pinball Wizard
Far from being a frelated bar or restaurant compilation, House Of Loungecore reunites the cream of the crop of british film composers of the 60's and 70's (Roy Budd, Laurie Johnson) and a few, this time well inspired, pop composers (John Schroeder, Alyn Ainsworthn Tony Hatch). The result is not far away from what Ennio Morricone was doing at the same time.
Roy Budd And His Orchestra - Fear Is The Key (Main Theme)
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